Il y a longtemps que le parti d’Étienne Tshisekedi couve du feu. L’implosion qui a lieu en ce moment aurait eu lieu à n’importe quel autre temps. Autant dire que l’incident survenu entre la garde de Jean-Marc Kabund et la garde présidentielle est tout simplement une étincelle…
En réalité, ce qui se passe en ce moment est la mise à nue de la guerre latente que se mènent depuis longtemps les cadres de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) entre eux, les uns se trouvant aux côtés de Fatshi et les autres dans des institutions politiques. Il s’agit d’une histoire de haine, de jalousie, coterie… arrivée à son paroxysme.
Kabund a trop de frères ennemis tant au sein de l’UDPS) que dans l’entourage du « chef », ceux-là, qui ont, en lisant son tweet annonçant sa démission, ont crié » bon débarras ! »
Sinon, si Christophe Mboso s’est empressé de jouer au sapeur-pompier, ce n’est pas le cas des autres caciques de l’UDPS dont la réaction laisse à croire que tout le monde est remplaçable au sein de leur parti. La réaction de Peter Kazadi, voire celle de Paul Tshilumbu, le prouve. Pour Péter Kazadi, l’UDPS « a des députés qui vont combler le vide laissé par Jean-Marc Kabund au poste de premier vice président de l’Assemblée nationale. À l’en croire, leur formation politique va « résister à toutes les tempêtes et à tous les départs possibles ». Pour sa part, M. Tshilumbu minimise la démission de Kabund, estimant que le Congo ira mieux sans lui.
Le tsunami…
Cependant, Jean-Marc Kabund promet d’éventrer le boa. «La joie de ceux qui ont planifié ce qui s’est passé sera de courte durée», a-t-il dit aux militants venus lui rendre visite. Sûrement qu’il en a vu des vertes et des pas mûres, car lorsqu’on occupe un poste aussi stratégique comme le sien, on doit s’habituer à se faire remonter régulièrement les bretelles. On devrait davantage s’attendre à la croix et à la bannière. On retient tout simplement le souffle parce que ce n’est pas par gaité de coeur ou par un coup de tête que l’on démissionne de son poste de premier vice-président de la chambre basse du Parlement.
En son for intérieur, Kabund doit se dire qu’il va mener une guerre sans merci à ses nombreux détracteurs, le pouvoir actuel de l’UDPS étant une «assiette au beurre». Lui qui doit une fière chandelle à Étienne Tshisekedi, il doit savoir que son poste est l’un des plus convoités, même par ses plus proches collaborateurs. D’où, il doit continuer à supporter les mauvais traitements. De toutes les façons, la vie de pacha qu’il mène dans son « maquis » juché à Kingabwa, que tout le monde a vu dans les images qui circulent sur les réseaux sociaux, ne peut plaire à quiconque l’a vu venir de Kamina, quel que soit le prétexte de combattant invétéré qu’on peut évoquer.
Un combattant qui veut faire cavalier seul ?
Jean-Marc Kabund-A-Kabund est indéniablement «un foudre de guerre». D’aucuns se demandent ce qu’il va faire à présent qu’il veut démissionner de son poste au bureau de l’Assemblée nationale et celui de président intérimaire de l’UDPS. Va-t-il laisser l’UDPS entre les mains d’Augustin Kabuya ? Wait and see. «Ainsi s’ouvre une nouvelle page de l’histoire, qui sera écrite avec la sueur de notre front, qui coulera chaque jour qu’on affrontera les brimades, humiliations et tortures…», a écrit JMK dans son tweet. Va-t-il créer son propre parti politique? En effet, celui qu’on appelle 520 giga est aujourd’hui dans la cour des grands et il est charismatique, mais, penser le voir détourner une partie de militants de l’UDPS dans le but de former son propre parti politique est la pire d’idées qu’il ne doit avoir. Bruno Mavungu ou Bruno Tshibala en savent quelque chose. Nombreux sont ceux qui n’ont pas sa carrure et qui font beaucoup de bruit ou d’agitation pour pas grand chose, mais, il doit réfléchir deux fois avant d’aller jusqu’au bout de sa logique. Ainsi, il ne doit pas jeter le manche après la cognée. Sûrement que s’il annonce qu’il ne va plus démissionner, plusieurs tireurs de ficelles risquent de piquer crise.
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