« Comment construire une coopération efficace et durable entre l’université et le monde socio-économique ? ». Telle est la question qui réunit depuis le 10 mars 2020, pour deux jours, environ 80 personnes venant des universités de la région, ceux du monde socioéconomique et des partenaires institutionnels de la Direction Régionale Afrique Centrale et Grands Lacs ((DRACGL) de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), dans un colloque organisé à l’Université Protestante au Congo (UPC), à Kinshasa, en République démocratique du Congo.
Ce colloque qui se déroule du 10 au 11 mars 2020 dans la capitale congolaise gravite autour de deux thèmes, à savoir la définition de critères et indicateurs traduisant l’efficacité de de la coopération entre l’université et le monde socio-économique, et la proposition d’un schéma favorisant la durabilité de ladite coopération. Il est organisé sous le patronage du ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), et poursuit comme objectif l’élaboration d’une vision partagée d’un modèle de coopération efficace et durable entre l’université et l’entreprise.
La problématique
Il se dégage une réalité. La coopération université-monde socioéconomique (MSE) existe et est reconnue comme étant le levier principal de l’employabilité et de l’insertion professionnelle des diplômés. Cependant, son impact sur les systèmes universitaires en Afrique centrale et dans la Région des Grands Lacs et sa pérennisation demeurent aléatoires. Le problème de son efficacité et sa durabilité se pose pour son enracinement, entant que concept, dans les systèmes universitaires de la région où son intégration dans la formation et la recherche reste timide. Pourtant, c’est un concept qui est au cœur de la réponse au défi de la stratégie 2017-2021 de l’AUF « Employabilité et insertion professionnelle des diplômés ».
Discussion autour des points de vue des uns et des autres
Après le mot d’introduction prononcé par Elodie Bamowongo, la responsable du Campus du nouvel espace universitaire francophone (CNEUF), place était à la réflexion. Les modérateurs, Joseph Kaseya Kazadi, responsable de la formation au sein de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et Gaspard Nzisabira, représentant de l’Association des entreprises du Burundi ont donné le point de vue du patronat sur la coopération université-monde socioéconomique. Pour M. Kaseya, si plusieurs pays au monde ont fait de la coopération université-entreprise un levier d’employabilité des jeunes, de l’insertion des diplômés… la RDC n’est pas restée insensible à la question. « Pour répondre à la problématique de l’inadéquation formation-emploi soulevée à plusieurs reprises par les entreprises membres de la FEC, un cadre de collaboration dénommé ‘’Convention de partenariat pour l’adéquation formation-emploi, entre le gouvernement et les Établissements d’enseignement, de formation et des associations patronales’’, a été mis en place en date du 5 juillet 2018 », a-t-il indiqué en énumérant les objectifs que poursuit la convention, à savoir- renforcer la collaboration entre les établissements de formation et le monde professionnel, – impliquer l’entreprise dans l’élaboration des référentiels de formation…
À la question de savoir où ils en sont avec la coopération université monde -socio-économique en RDC, il a expliqué qu’ils ont constaté que la non application de cette convention de partenariat a poussé, en ce qui les concerne à la FEC, quelques entreprises membres à développer une collaboration à titre personnel, avec des universités et des centres de recherche pour l’amélioration de la qualité et de la production.
Côté universitaires, ils sont nombreux qui prennent part au colloque : doyens, directeurs généraux et recteurs de différents instituts supérieurs et universités des pays d’Afrique centrale et des Grands Lacs (Cameroun, Gabon, Rwanda, République démocratique du Congo, RCA, Tchad). D’autres personnes du monde économique et des affaires y participent, le cas de l’Analyste économique Al Kitenge.
Le docteur Téléphone Ngarambe, Doyen de l’Ecole des Arts et Langues (université du Rwanda) a, pour sa part, donné le point de vue de l’université. Il a notamment parlé de la mission de l’université et des exigences actuelles dont l’inadéquation entre les connaissances de diplômés et les exigences professionnelles. Par exemple, il devient impérieux de reformer les programmes pour orienter les diplômes vers des profils plus professionnalisant au niveau du premier et 2ème cycle.
Les recommandations
Le deuxième jour, le 11 mars, les participants vont formuler de recommandations, au terme des assises. A la clôture, les participants vont notamment mettre en place un groupe de travail pour le suivi des recommandations, élaborer un plan d’action sur base d’un modèle de coopération contextualisé à la région Afrique centrale et des Grands Lacs, dans un délai de six mois après la tenue du colloque. En outre, un comité de pilotage pour le déploiement dudit plan d’action devra être mis en place.
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