En République démocratique du Congo, les femmes valables ont besoin de l’appui de la population lors des élections pour apporter le changement dont a besoin la société* Certaines, parmi celles qui se sont propulsées dans l’opinion avec l’aide de leurs électeurs, n’ont plus eu du mal à se faire élire, car ayant le vent en poupe.
Selon Christiane Ekambo, journaliste chevronnée à l’Agence congolaise de presse (ACP) et Éditrice du site d’information journaldesnations.net, il faudrait que la population, lors des élections, accompagne la femme en créant des mécanismes du genre QG (quartier général) pour l’aider à se faire élire. « On doit faire d’elle un leader charismatique parce que les femmes qui gagnent sont vraiment de leaders charismatiques », conseille-t-elle. Le cas de Christelle Vuanga, députée nationale élue de la Lukunga, à Kinshasa, et présidente de la commission « droits de l’homme » à l’Assemblée nationale, illustre mieux son propos. Lors de sa campagne électorale en 2018, Christelle Vuanga avait été soutenue massivement, volontiers, par une grande population vivant dans la capitale et certaines personnes de la diaspora. Notamment par rapport à l’impression des affiches… Une dame affirme que sa maman, qui ne la connaissait pas personnellement, était plus que déterminée à lui accorder sa voix.
Soutenues par la population, certaines députées nationales ont conforté leur leadership au point de devenir « indéracinables » dans leurs fiefs électoraux. Tel est le cas d’Eve Bazaiba, dans sa circonscription de Basoko, dans la province de la Tshopo, et de Néné Ilunga Nkulu, à Malemba Nkulu, dans le Haut Lomami. Les deux dames sont à la chambre basse du parlement depuis les élections de 2011 et elles y ont encore de jours meilleurs, contrairement à certains hommes.
C’est possible avec la femme
Elles sont nombreuses, les femmes qui aujourd’hui ont réussi à fidéliser leurs électorats respectifs : Jeanine Mabunda, présidente du bureau de l’Assemblée nationale, Elysée Munembwe, actuellement Vice-premier ministre et ministre du Plan, Henriette Wamu… D’autres, le cas de la Sénatrice Francine Muyumba, qui s’est construit son leadership en tant que présidente de l’Union panafricain de la jeunesse, ont aussi fait leur entrée en matière parlementaire. C’est donc la population qui apporte de l’équilibre au sein des institutions, longtemps dirigées par les hommes. Maître Bibiche Abaedipepe, candidate qui a osé lors des dernières législatives nationales, dans la circonscription de Buta, dans le Bas-Uélé, lance l’appel : « Que la population nous soutienne, nous sommes capables, nous sommes intelligente, nous avons tous les atouts que les hommes ont. Nous pouvons faire mieux que les hommes et aussi autant que les hommes ».
Non seulement que la femme congolaise a du cœur à l’ouvrage, elle sait aussi ménager les intérêts des hommes et ceux des femmes. Jonas Tshiombela Kabiena, Coordonnateur de la Nouvelle société civile du Congo (NSCC) est l’un de ceux qui pensent qu’avec la femme c’est aussi possible, étant donné qu’elle est l’équivalent de l’homme. « La société est équilibrée à partir du moment où l’homme et la femme sont ensemble. Avec la femme, nous pouvons gagner », indique-t-il. Franklin Mbokolo, responsable de plusieurs doyennés de l’Eglise catholique, à Kinshasa, affirme encourager les femmes à se porter candidates lors des élections. Pour lui, entre un homme et une femme, la personne la plus méritante et qualifiée devrait l’emporter.
*article rédigé avec l’appui financier de l’ONU Femmes et de l’Ucofem
0 comments