Dynamique, volontariste, très organisée et méticuleuse, en tout, une dame de fer, Francine Muyumba a les compétences et capacités nécessaires pour se frayer un chemin dans l’univers politique congolais, jusque-là dominé par les vieux gourous, écrit le magazine AWA, dans sa nouvelle parution de ce mois d’octobre, dans les pages 10, 11, 12 ,13,14, 15 , 16 et 17 édition également disponible dans son site internet www.awamag,cd
A 32 ans, elle est l’une de plus jeunes sénatrice que les annales congolaises aient enregistrées.
La chambre des sages du Parlement congolais va compter sur et avec
sa benjamine pour une production législative de qualité.
Pour en arriver là, Francine
Muyumba a connu une ascension fulgurante jusqu’à devenir un modèle de détermination, pour tous les jeunes quel que soit le sexe. Un jeune de trente-deux
ans, de surcroît une fille, occuper un siège parmi les sages de
la République ! Cela n’arrive pas tous les jours. Francine Muyumba a écrit l’une de plus belles pages du combat de la jeunesse congolaises pour leur émancipation et surtout la reconnaissance de leurs
droits dans un monde de plus en plus dépendant des hommes.
Elle a été élue, vendredi 15 mars, sénatrice avec 9 voix à l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga. C’est
un modèle de courage pour les jeunes. Francine Muyumba peut se
dire fière de s’être confrontée aux
grandes notabilités de sa province et d’en être sortie victorieuse. Une
victoire acquise non pas parce qu’elle est femme ou jeune mais parce que
compétente et capable de défendre cette province.
« J’ai misé sur la confiance que
mes compatriotes m’ont témoignée, à travers les députés provinciaux
du Haut-Katanga. Cette confiance en la vision qui m’anime et que je
voudrais voir en marche. Je tiens ainsi à remercier mes compatriotes
pour leur confiance. Je leur garantis que c’est avec fierté que je vais
désormais servir mon pays en tant que sénatrice », explique-t-elle.
Par cette élection, la benjamine du Sénat congolais a lancé un message fort : « C’est possible d’aider son
pays en étant jeune et femme ». C’est dire que le pays avait besoin de tous ses fils et filles, quel que soit l’âge, pour se reconstruire. La jeune élue du Haut-Katanga a décidé d’apporter sa
pierre à la reconstruction.
« J’ai décidé de mettre mon expérience au service de la nation
congolaise. Une expérience que j’ai acquise dans la haute
diplomatie, après avoir passé près d’une décennie au service de la jeunesse, tant au niveau continental qu’intercontinental. C’est donc avec humilité et fierté que je vais
dorénavant servir mon pays, la République Démocratique du
Congo, au niveau de la chambre haute du Parlement
.», a confié celle
qui, jusqu’à cette élection, était la
présidente de l’Union panafricaine de la jeunesse (UPJ). Un poste clé au niveau du continent africain qui a
permis à cette jeune dame de porter haut le flambeau de la RDC, son
pays.
Un engagement pour le renouvellement
La jeune sénatrice est déterminée à mettre toutes les batteries en marche pour que le mandat, lui accordé
par la population haut-katangaise, « marque un tournant décisif dans son engagement public ».
Son engagement est placé sous le signe
du « renouvellement » car la RDC a besoin de se renouveler pour bénéficier de toutes les nouvelles et fraîches énergies de sa vigoureuse et audacieuse jeuneuse.
« C’est avec humilité et fierté que je vais désormais représenter
les citoyens du Haut-Katanga au
Sénat. Mon mandat sera à l’image de la jeunesse congolaise : engagé,
audacieux et résolument tourné vers l’avenir. […] La confiance que les
citoyens du Haut-Katanga m’ont
témoignée à travers les députés provinciaux me réjouit, je tacherai de
la préserver », a-t-elle promis sous un ton de fermeté.
A titre individuel, la sénatrice Muyumba compte mettre sa petite
expérience au profit de son pays à travers le Sénat. « Je voudrais ainsi mettre en place un cadre favorable à une croissance économique inclusive et durable. Je pense, en outre, travailler pour l’amélioration des
conditions de vie des populations vulnérables et pour le rayonnement
de la diplomatie congolaise. Dans
mon agenda, je compte également me mettre au service des jeunes et
des femmes », résume-t-elle son plan
d’action.
Les femmes qui font la fierté de la RDC sont certes nombreuses mais l’action de
Francine Muyumba, à la tête de l’Union
Panafricaine de la Jeunesse (UPJ), est
presqu’un plébiscite de la compétence
féminine congolaise. La jeune congolaise a été même, en octobre 2017, classée parmi les 100 personnalités
africaines les plus influentes du monde
au Mipad 2017, initiative soutenue par
les Nations unies.
La native de Bukavu a su réunir son courage et dépasser les limites féminines pour affronter le monde entier et
plaider la cause de la jeunesse africaine. Les grandes personnalités du monde qui lui ont ouvert les portes de leurs bureaux ne sont pas à compter. Malgré son
jeune âge et sa féminité, qui est aux yeux de certains un handicap, Muyumba a déjoué les pronostics en laissant de bonnes impressions partout où elle est
passée.
« J’ai été élue présidente de l’Union Panafricaine
de la jeunesse, en 2014. Ces fonctions m’ont permis de beaucoup voyager, mais surtout d’échanger avec
plusieurs présidents africains sur les questions liées à la mise en place d’un Fonds africain pour le
développement de la jeunesse. Réélue à la tête de cette haute institution en 2018, je continue le même combat pour un avenir meilleur de la jeunesse africaine », décrit-elle son parcours panafricain.
Une ascension amplement méritée
Fondatrice et manager d’International Management consulting film pour la promotion de l’emploi au sein de la jeunesse africaine, Muyumba est ambassadrice chargée de mission d’itinérance. Son ascension mondiale ne pouvait que créer des jaloux. Ils sont plusieurs à croire qu’elle serait pistonnée par la
Présidence de la République. « C’est
une politique consistant à décourager les femmes qui émergent dans ce pays », a-t-elle répliqué, dans un entretien accordé à Jeune Afrique, tout en déplorant que plusieurs personnes « ne croient pas les femmes compétentes ». Ce ne sont pas des « historiettes » qui l’empêcheront de faire bien son travail. Face à la diversité de ses détracteurs, qui se recrutent même dans son propre pays, la
présidente de l’UPJ souhaite qu’il y ait plusieurs d’autres jeunes congolais comme elle. « La politique ne m’intéresse pas pour le moment.
Mon seul combat est d’avoir des Francine Muyumba un peu partout dans le pays et de plus en plus de jeunes Congolais qui font preuve de leadership. », révèle-t-elle.
Francine Muyumba a du forger son leadership depuis l’école. Après son diplôme d’Etat, elle a quitté son pays pour la Namibie. A Windhoek,
capitale du pays, elle va faire les études de journalisme. Toujours
courageuse, Muyumba va occuper le poste de la Présidente du Conseil
représentatif des étudiants de
l’Université de Namibie (l’équivalent en RDC du président des étudiants
d’une université). C’est une première étrangère à occuper ce poste.
« Avec en poche mon diplôme de
licence en communication, obtenu
à l’Université de Namibie, où je fus présidente du Conseil représentatif
des étudiants, je suis revenue en République Démocratique du Congo
pour apporter ma contribution au développement. Une fois de retour au pays, je me suis mise à la
disposition des jeunes et des femmes. J’encourageais particulièrement
ces filles et dames qui émergent dans notre pays, dans un milieu où
nombreux pensent que les femmes sont incompétentes. La détermination et la performance font partie de mon combat de tous les jours, car je suis
convaincue qu’un travail bien fait ne passe pas inaperçu », argumente-t- elle.
Au four et au moulin, elle travaillera activement au sein de la Fédération mondiale de la jeunesse
démocratique (FMJD).
Elle sera aussi la présidente de la Ligue des jeunes du PPRD à Namibie. Plusieurs formations politiques au pouvoir en
Afrique australe ont aussi bénéficié de son activisme. Aujourd’hui, celle qui a grandi à Kalemie fait la fierté de tout un peuple à travers le monde. Francine Muyumba c’est aussi l’histoire d’un heureux mariage, celui qu’elle a contracté avec l’élu de son cœur : Patrick Nkanga. C’était dans la soirée du samedi 27
juillet 2019, que les deux amants s’étaient présentés devant leurs
familles respectives pour une cérémonie de mariage coutumier.
Tous conjuguaient avec faste le fameux « il n’est pas bon que l’homme soit seul ». Sous la célèbre mélodie « Ye oyo, bolingo na nga ye
oyo… », Patrick Nkanga et Francine Muyumba se sont dits « oui je le
veux ».
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