Au moment où Félix Antoine Tshisekedi remet les reliquats des frais de ses missions au trésor public, certains, curieusement, excellent dans la corruption au niveau des assemblées provinciales. Découragés par le déclin moral qui caractérise les sénatoriales, Luzolo Bambi, Vidiye Tshimanga, Jolie Kenda…ont préféré retirer leurs candidatures.
Loin d’être un cas bénin, la décadence qui gangrène presque toutes les assemblées provinciales du pays a atteint des seuils critiques. Les nouvelles sont très décevantes. À Kananga, à Kisangani, à Kinshasa, on rapporte que les corrupteurs proposent de sommes faramineuses, de 4×4… pour être placés à la tête de l’exécutif. Comment donc s’étonner demain que les choses ne marchent pas et crier au détournement des deniers publics ? D’aucuns se souviendront que dans les provinces issues de l’ex Equateur, au Sud Kivu, à Kinshasa et ailleurs on a eu plusieurs fois à crier au détournement par le passé. Si les Congolais en général n’ont pas une mémoire courte, ce qu’ils sont le genre de personnes qui cherchent à la fois une chose et son contraire. Le mal est là. Point n’est besoin de le chercher ailleurs. Comment comprendre qu’au moment où tout le monde s’en prend à André Kimbuta Yango, gouverneur de la ville de Kinshasa, en rejetant sur lui la responsabilité de l’insalubrité, que les députés provinciaux acceptent de se faire corrompre ?
Nettoyage des écuries d’Augias
Les assemblées provinciales doivent être systématiquement assainies. Heureusement que Félix Antoine Tshisekedi l’a compris. À partir de Windhoek où il est en visite officielle de 48 heures, il a émis son vœu de voir le mode de scrutin des élections de gouverneurs et des sénateurs changer. Mieux vaut tard que jamais. Franchement, le suffrage doit devenir direct et au premier degré. Il va falloir prochainement que le peuple sanctionne sérieusement les corrupteurs et les corrompus. Lorsqu’on se fait appeler « Honorable », il n’y a pas pire irresponsabilité qu’accepter des pots de vin pour élire. Sinon, le mandateur n’est pas plus grand que le mandant. On doit arrêter cela et le plus vite possible. Malheureusement, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dit que la loi ne prévoit pas un mécanisme judiciaire de sanction en ce qui concerne la corruption entre les députés provinciaux. Pour la centrale-électorale, la loi électorale prévoit une sanction au cas où le député provincial corrompt un agent de la CENI. L’Assemblée nationale devrait légiférer pour que quiconque, à l’assemblée provinciale, corrompra son ou ses collègues en vue de solliciter leurs votes, soit sanctionné.
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