Jamais les opposants congolais ont trouvé un compromis autour de celui qui doit être considéré parmi eux comme le « primus inter pares ». Depuis le 24 avril 1990, date à laquelle le Maréchal Mobutu avait déclaré l’ouverture de l’espace politique au Zaïre, Martin Fayulu est le premier à bénéficier de l’appui de ses collègues chefs de partis politiques, qui lui reconnaissent la qualité de candidat commun à une présidentielle. Ils étaient 6 ceux qui, dimanche 11 novembre à Genève, en Suisse, lui avaient fait confiance et à l’élever au rang de candidat commun de l’opposition. Après que Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe aient retiré leurs signatures sous prétexte du refus de leurs bases respectives, 4 leaders qui ont signé l’Accord « Lamuka » persistent. Au lieu de tout abandonner, ils ont, jeudi 15 novembre à Bruxelles, en Belgique, renouvelé leur soutien à Fayulu Madidi. Dans leur déclaration, Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito, Moïse Katumbi et Freddy Matungulu affirment que Martin Fayulu est un véritable soldat du peuple dont le cursus, l’expérience et l’engagement sont avérés.
Un candidat chef de l’opposition
Au sein de l’opposition congolaise, personne n’avait été reconnue comme prophète, mais, Fayulu est en passe de l’être. Le bâton de commandement que les autres placent dans sa main est plus qu’une simple intronisation. Depuis la mort d’Etienne Tshisekedi début 2017, il n’y a personne d’autre qui incarne le rôle de chef de file de l’opposition. Désormais, c’est avec lui que les autres challengeurs se disputeraient ce rôle-là. Certes certains minimisent son poids politique, mais ce qui est sûr, même au-delà des élections du 23 décembre Fayulu ne sera plus du menu fretin.
Les erreurs et soupçons sont une pesanteur
Malgré leurs bases, certains des 6 leaders de l’opposition se trouvant en Europe, contrairement à Fayulu, ont à un ou autre moment de leur carrière fait l’objet de soupçons, si pas avoir pris une mauvaise décision. Aujourd’hui, ils sont rattrapés par la réalité parce qu’ils reconnaissent publiquement que Martin Fayulu est plus vertueux qu’eux tous, au-delà de son engagement.
Le FCC dénonce la mainmise des occidentaux
Pour sa part, le Front commun pour le Congo (FCC) voit en ce qui se passe en Europe au tour de Fayulu une manœuvre des étrangers. « Le Congo mérite mieux que cette classe politique qui ne trouve pas mieux que d’être à la solde de l’étranger », a déclaré mercredi 14 novembre, le coordonnateur du Front commun pour le Congo (FCC), Néhémie Mwilanya. D’après M. Mwilanya, qui était interviewé par Radio Okapi, les politiciens congolais ne devraient pas faire « la sous-traitance » de la politique étrangère contre leur propre pays. A l’en croire, la RDC mérite mieux que la classe politique qui « veut accéder aux hautes charges d’Etat, mais qui n’a ni le sens de responsabilité ni le respect de la parole donnée ».
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