Edito : Bon à savoir !

Ils ont abandonné Kabila et ils abandonneront, à coup sûr, Tshisekedi – ce n’est qu’une question de temps.

À voir la manière dont les membres du présidium de l’Union sacrée de la nation (ISN) se sont tapés népotiquement la part du lion dans la désignation des candidats aux postes du bureau définitif de l’Assemblée nationale et le désordre qui s’en est suivi, on ne peut avoir du mal à deviner ce que sera la suite demain – le sort de l’USN ne sera pas différent de celui du Front commun pour le Congo (FCC).

C’est ici où celui qui avait dit que l’histoire se répète mérite un cadeau car, ric à rac, il y a des fortes chances que l’on voie le passé resurgir. Qui a bu boira, dit-on.

Ingrats jusqu’à la moelle

Joseph Kabila, souvenons-nous, a sorti nombreux d’entre les caciques actuels de l’USN du néant pour les propulser de manière fulgurante et ceux-ci ont, en guise de remerciements, choisi de lui tourner carrément le dos. Franchement, on ne voit pas pourquoi ces politiciens égoïstes et égotistes se retiendraient, face à Félix Tshisekedi, de filer sans demander leur reste.

« Voici que l’heure vient – déjà elle est venue – où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul », dit Jean 16 : 32.

A qui la faute si Héraclite d’Ephèse à dit que le monde est changement ? C’est certes syllogistique, mais c’est la réalité : « Si les anciens dignitaires trahissent, et que les membres de l’Union sacrée de la nation sont des anciens dignitaires, alors les membres de l’Union sacrée de la nation trahissent (ou vont trahir) ».

Pour ne pas en arriver là, il n’aurait pas seulement fallu verser du vin nouveau dans des « vielles outres ». Mais, dans le contexte qui était celui du FCC-CACH, personne n’avait le choix.

Signes prémonitoires?

D’ores et déjà, les membres de l’USN commencent à se déchirer alors que nous ne sommes qu’ au début de la mandature de Fatshi. Qu’arrivera-t-il alors une fois arrivé en 2027? Qui saura gérer les ambitions des uns et des autres? Rien n’illustre mieux le chaos qui pourrait survenir dans l’USN que ce que Steve Mbikayi et le regroupement PEP-AAAP ont fait : Remettant la candidature de Christophe Mboso, ils soutiennent celle de Mbusa Nyamwisi au poste de deuxième vice-président de l’Assemblée nationale. « Les membres de ce présidium issus de la révolution du mandat passé doivent jeter l’éponge », a craché le président du PT.

Quid du changement de la constitution ?

Début mai, devant la diaspora congolaise de la France et ensuite celle de la Belgique, le président de la République a annoncé la mise en place d’une commission qui devrait réfléchir à la rédaction d’une nouvelle Constitution. Si le sujet fait déjà politique, certains pensent qu’en réalité, le chef de l’Etat n’est pas un adepte de la présidence à vie. Fils d’un opposant historique, tombé trop jeune dans la marmite de la démocratie, Félix Tshisekedi n’a pas le temps de faire ce que son défunt père a combattu toute sa vie.

Si depuis 2000, en effet, onze chefs d’Etat africains ont changé leurs constitutions pour pour rester au pouvoir., ce ne sera sans doute pas son cas. Il a toujours joué carte sur table et il n’a apparemment aucune intention de remettre le compteur des mandats présidentiels à zéro pour pouvoir se représenter. Cela a eu parfois à déclencher la chute du régime dans certains pays africains.

En tant que président, il a tout simplement répondu aux préoccupations de la diaspora qui se soucie de voir la RD Congo opter pour la double nationalité..
« Si le peuple veut bien m’accorder ce second mandat, je poursuivrai ma mission. Et après, je passerai la main », avait-il dit dans une interview quelque temps avant les elections de décembre 2023.

Les opposants et la société civile lèvent des boucliers

L’opposition politique s’oppose déjà au changement constitutionnel. Le parti de Moïse Katumbi, Delly Sesanga et bien d’autres opposants déconseillent cette initiative, qu’ils qualifient de ligne rouge à ne pas franchir. « cette constitution reste l’unique instrument qui met les Congolais ensemble et que la priorité est plutôt la sécurisation de l’est du pays », estime pour sa part Jean-Claude Katende, Président national de l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (ASADHO).

Dans une vidéo (ancienne) devenue virale sur les réseaux sociaux ce derniertemps, on peut d’ailleurs voir le professeur André Mbata, membre de l’Udps, en train de vanter la constitution du 18 février 2006, qu’il qualifie de meilleure constitution que la RDC n’a jamais eu depuis 1960.

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