À Kinshasa, les réseaux sociaux sont devenus un moyen sûr pour certaines personnes déterminées à se venger, en cas de compromission dans une affaire ou dans une relation en panne. À côté de ceux-ci, il y a des émissions ou magazines à succès, que les personnes se sentant lésées prennent d’assaut, question d’atteindre un grand public, même s’ils ne sont ni « Nuremberg », ni « Gacaca ». Détenir une vidéo de nudité d’un partenaire avec lequel on n’est plus en odeur de sainteté est comme détenir du cobalt, si ce n’est pas une « arme de destruction massive », à Kinshasa. Si par le passé une fidèle d’une église qui a entretenu une relation coupable avec un « homme de l’église » ne savait que faire, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les nouvelles technologies sont venues faciliter les choses au point que le téléphone androïde est devenu un instrument incontournable pour trainer dans la boue l’honneur d’une personne. Une fille qui n’est pas arrivée à arracher un bien ou le mariage auprès de son Don Juan, n’a plus trop de gymnastiques à faire en cas de discorde. Il lui suffit de recourir à son arsenal, les vidéos de nudité ou de masturbation de l’homme qui l’a trompé ou qui lui a refusé un avantage pour tout faire voler en éclats. C’est ce que les Kinois ont vécu dans l’affaire d’un pasteur d’une église de réveil située dans la commune de Limete, dont la « concubine » accusait de l’avoir violé, en menaçant de mettre à la place publique les vidéos des ébats amoureux…
Dans une autre affaire, toujours à « Kin », après avoir alimenté les réseaux sociaux avec une histoire de viol commis sur elle par un autre « homme de l’église », une dame désespérée est montée finalement sur le plateau d’une émission pour prouver ses affirmations en livrant tous les détails… Malheureusement, les politiciens ont découvert en ce mécanisme un moyen sûr qu’ils peuvent utiliser pour asséner un coup fatal leurs adversaires. Il faut aussi dire que ceux qui savent monter ou truquer les images vidéos trouvent, dans ces aventures, un créneau pour se faire de l’argent.
La voie ayant été ouverte, tous les « maîtres chanteurs » se sont réveillés pour soutirer de l’argent aux autres. À propos, une personne testée positive au coronavirus par l’équipe de riposte à la Covid-19 a eu la maligne idée de s’arracher des espèces trébuchantes et sonnantes. Elle a recourue au même canal pour se venger, son chantage ayant échoué, en indiquant qu’elle n’avait jamais été testée positive à la Covid-19 et que c’est un portefeuille du gouvernement qui lui avait dit d’admettre qu’elle était testée positive. La scène est non seulement horrible mais pitoyable. Nous y reviendront…
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