La Commission de discipline et d’éthique professionnelle (CDEP) de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) a rendu publique, mercredi 5 juin, sa décision portant sur l’affaire dite « Jean-Marie Kasamba », président de l’UNPC-Kinshasa. Le verdict final de cette instance est que Jean-Marie Kasamba est exclu et démis de ses fonctions. « …il perd sa fonction du président de l’Union nationale de la presse du Congo, section ville-province de Kinshasa, et ne peut plus engager celle-ci sur toute l’étendue de cette Ville », peut-on lire dans le communiqué publié par l’UNPC.
La décision de la CDEP tombe après que Jean-Marie Kasamba ait refusé de se présenter à l’UNPC en vue de se défendre face à la plainte déposée par les journalistes de Télé 50. Ladite plainte a été déclarée recevable et fondée par l’UNPC. « La Commission de discipline et d’éthique professionnelle (CDEP) du Tribunal des pairs de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) informe le public en général et les professionnels des médias en particulier qu’ayant examiné en connexion, les plaintes réciproques des journalistes… de Télé 50, dit par l’ensemble des juges de la chambre disciplinaire, ces demandes sont recevables et fondées », précise-t-on.
Selon la CDEP, Jean-Marie Kasamba, en qualité de défendeur a refusé de comparaitre contradictoirement. Cherchant à tirer les choses en longueur, apprend-t-on, le Directeur général de Télé 50 a sollicité par ses avocats et par lui-même trois remises, lesquelles lui ont été accordées, mais, il ne s’est jamais présenté comme journaliste cité pour pouvoir exercer son droit de défense et soutenir son accusation.
Les « péchés » de Jean-Marie Kasamba
Le Tribunal des pairs retient ainsi plusieurs manquements à charge de Jean-Marie Kasamba. Il l’accuse d’avoir humilié et accusé publiquement ses journalistes en les faisant arrêter et embarquer violement par la police sans qu’il y ait au préalable un acte judiciaire, tel qu’ont affirmé les journalistes qui ont porté plainte. Aussi, le Tribunal admet, selon la démonstration faite par les journalistes plaignants, que la destruction méchante soulevée dans l’acte d’accusation déposé par Monsieur Kasamba était maquignonné par lui-même. En outre, le tribunal déduit que son refus de comparaitre dissimulé dans un procédé dilatoire est synonyme de sa culpabilité et prouve l’absence de son intérêt dans les causes. D’autre part, le tribunal des pairs soutient que par son manque de solidarité confraternelle, Jean-Marie Kasamba viole l’article 14 du code de déontologie du journaliste.
Entre autres, on l’accuse aussi d’avoir failli au devoir d’exemplarité et compte tenu de son rang au sein de l’UNPC, les membres de la commission considèrent cela comme un défaut d’intégrité manifeste dont l’issue est outrageante du tribunal. Le président du tribunal des pairs, Walter Mukendi et tous les membres qui siègent avec lui accusent le DG de télé 50 d’avoir violé l’article 36 litera 1 du Statut particulier de la CDEP disposant qu’en tout cas de conflit entre membres de l’Union, il faut privilégier le tribunal.
La réaction de Jean-Marie Kasamba
Contacté par la Radio Top Congo, Jean-Marie Kasamba affirme qu’il n’y a pas eu contradiction et qu’il faille laisser la procédure se dérouler normalement. « Je n’ai pas refusé de comparaitre. À chaque fois que je venais, cela commençait souvent en retard mais mon avocat était là », a-t-il indiqué avant de souhaiter : « La procédure est en cours, il faudrait que les choses suivent leur cours tout simplement ». Pour lui, les textes prévoient la suspension tout simplement. « Il suffit de lire nos textes, lorsqu’il y a un recours qui est déposé, ce recours suspend tout ce qui a été décidé », a-t-il expliqué. Toutefois, M. Kasamba a indiqué que les journalistes qui ont porté plainte contre lui à l’UNPC ont déjà touché leurs décomptes finals. « Les arriérés ont été payés, même les décomptes finals ont été payés pour l’ensemble du personnel concerné », a-t-il dit.
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