Candidat à la présidentielle du 23 décembre 2018, Théodore Ngoy Ilunga wa Nsenga a lors d’un point de presse animé vendredi 21 septembre, à la Gombe, appelé Jean-Pierre Bemba, y compris les autres candidats mis hors course par la CENI ou par la Cour constitutionnelle à lui apporter leur soutien. Il dénonce l’utilisation des moyens de l’Etat et de la RTNC par le candidat du FCC, et appelle la CENI à écarter la machine à voter du processus électoral. Il plaide aussi pour la libération du jeu démocratique et la décrispation du climat politique.
Théodore Ngoy reste convaincu que Jean-Pierre Bemba qu’il avait soutenu en 2006 lui apportera son soutien en 2018, lui et tous les congolais qui croient en eux. « J’ose croire…qu’il n’hésitera pas à appeler les Congolais à soutenir l’homme de conviction, l’homme honnête et intègre que je suis ». Il rappelle que Bemba et lui avaient signé un accord politique pour gagner l’élection présidentielle de 2006, ce qui avait fait de lui un « homme à abattre ». « Ma propriété a été incendiée, délibérément. Des armes ont été pointées sur mon front, en présence des journalistes, au motif que j’étais insensé, disait le militaire qui me menaçait : « Comment, en effet, toi un mulubakat, tu peux signer un accord politique avec Bembe, de l’Equateur, hurlait-il ». D’autre part, M. Ngoy explique que, pour avoir refusé toutes les fonctions lui proposées par le Président de la République sortant, et pour avoir annoncé sa candidature à la présidentielle de 2006, il avait été enlevé et détenu arbitrairement. « Et dans la suite, je suis devenu un exilé dans mon propre pays, au sein de l’Ambassade de l’Afrique du Sud en RDC », a-t-il indiqué.
Bemba écarté en violation du droit
Pour le candidat président Théodore Ngoy, c’est en violation du droit que le candidat Bemba a été écarté du processus. « Certains candidats ont été injustement écartés du processus. C’est le cas de Monsieur Jean-Pierre Bemba. Il a été écarté parce qu’il aurait été condamné pour subornation de témoins, au moyen de la corruption ». Maître Théodore Ngoy s’explique : en réalité, en droit congolais, corruption n’est pas égale à subornation de témoin, comme je l’ai écrit dans ma lettre, adressée, à ce sujet, à la cour constitutionnelle, avant le recours de Monsieur Bemba. La corruption d’un témoin, a-t-il enchaîné, ne constitue pas l’infraction de corruption ; être « témoin », devant une juridiction, ne constitue pas l’exercice d’une fonction, au regard des dispositions de l’article 147 bis, litera 2, in fine, de la Loi n°05/006 du 29 mars 2005 modifiant et complétant le Décret du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais. « Ainsi, la corruption d’un témoin est une infraction de subornation de témoin et non l’infraction de corruption. Et, « condamnation définitive » n’est pas « condamnation irrévocable », a-t-il détaillé.
Ce n’est pas juste…
Théodore Ngoy qualifie d’injuste ce qui arrive à Moïse Katumbi, ce, après avoir évoqué que, lors de la campagne électorale de 2006, les hommes de Kyungu wa Kumwanza et de Moïse Katumbi l’avaient empêché de s’exprimer. « Ce n’est fut pas juste. Moïse Katumbi vient d’être empêché de déposer sa candidature. Ce qui lui arrive n’est pas juste. Ce n’était pas juste en 2006, contre Théodore Ngoy. Ce n’est pas juste en 2018, contre Moïse. Tout comme c’est injuste d’avoir écarté Monsieur Adolphe Muzito du processus et même le patriarche Antoine Gizenga », a-t-il déclaré avant d’affirmer qu’il attend le soutien de tous les hommes et toutes les femmes qui sont derrière eux. Il a aussi salué la décision de la cour constitutionnelle qui a refusé de suivre la CENI et qui a validé la candidature de Samy Badibanga et celle de Marie José Ifoku.
Ecartez cette machine à voter …
Pour Théodore Ngoy, les 77 jours partant du 20 septembre jusqu’au 5 décembre 2018 sont pour les préparatifs techniques de l’impression des bulletins de vote, des procès-verbaux et des fiches des résultats, leur impression effective et leur déploiement vers les sites de formation. Il s’étonne que la CENI parle des machines à voter. « Vous ne lirez nulle part, dans le calendrier électoral, le déploiement des machines à voter », a-t-il dit en s’adressant expressément à Corneille Nangaa : « Monsieur le Président de la CENI, Corneille Nangaa, écartez cette machine à voter : elle empoisonne le processus. Ni la loi, ni la constitution ni même votre calendrier n’a prévu cette machine ». Et lui de rappeler les propos du président de la CENI le jour de son dépôt de candidature : « Si les candidats Présidents l’exigent, nous renoncerons à la machine à voter ». En sa qualité de candidat président de la République, Théodore demande au président de la centrale électorale d’enlever la machine à voter maintenant car, estime-t-il, il y a encore du temps pour recourir au vote avec bulletins.
Le candidat président dénonce
Par ailleurs, Théodore Ngoy dénonce ce qu’il qualifie de péril du processus électoral : le fait que des moyens de l’Etat (policiers, militaires, véhicules) soient mis par le chef de l’Etat sortant au service d’un candidat. « La RTNC, service public, n’est-il pas, depuis le 08 août 2018 au service de ce seul candidat, en campagne précoce, évidente pour tous ?», s’interroge-t-il. D’après lui, tous les candidats ont le même droit d’accès à ce média public.
Pour finir, il a demandé au chef de l’Etat à entrer véritablement dans l’histoire, ce, en faisant en sorte que chaque Congolais soit rétabli dans ses droits. « Nous avons le droit au dédommagement à la suite de l’incendie volontaire de notre propriété, par des hommes en armes. Nous avons le droit de dispenser les cours dans un service public qu’est l’université de Kinshasa, depuis que nous y avons été proclamé Docteur en droit, avec la plus grande distinction… », a-t-il réclamé. Que le président de la République sortant, a-t-il souhaité, décrispe le climat politique en faisant libérer, même par une mesure de grâce, des hommes jugés et/ou condamnés en violation de leurs droits. Il demande la libération de Franck Diongo, Jean-Claude Muyambo, Diomi Ndongala, Gecoco Mulumba.
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