Dans le cadre de l’ONG STEM DRC Initiative, le Professeur docteur Sandrine Ngalula Mubenga a visité, samedi 9 juillet 2022, la centrale de production d’oxygène médical, implantée à la Clinique Ngaliema, un projet initié en octobre 2020, au moment où la COVID-19 était en train de se déchainer.
C’est sur le coup de 14 Heures que Docteur Sandrine Ngalula est arrivée à la centrale de production d’oxygène, installée derrière la Pharmacie et à côté du Pavillon 6 de la Clinique Ngaliema. Sur place, l’Ingénieur biomédical Paul Lupantchia lui a fourni des explications sur la façon dont l’unité produit de l’oxygène.
Selon Oscar Mbombo, chargé de suivi et évaluation du projet COVID-19 à l’UG-PDSS, la centrale a commencé à produire de l’oxygène depuis février 2022 et a une capacité de production journalière de 53 bouteilles (bombonnes) de 50 litres, 200 BAR.
Voyant ce qu’elle a initié il y a environ deux ans, Professeur Sandrine Ngalula a eu du mal à dissimuler sa joie. « Voir la concrétisation de ce projet est un réel plaisir pour tous les étudiants, puisque nous avons donné plus de 150 bourses en RDC pour la formation des jeunes dans les STEM », a-t-elle admiré. Pour elle, c’est un message assez fort lorsqu’on voit ce qu’on étudie dans les STEM aider à changer le quotidien des gens. « J’encourage l’équipe pour ce projet de production d’oxygène », a-t-elle dit.
Pour sa part, Mme Ritha Kiakesidi, Administrateur chef du personnel à la Clinique Ngaliema, dit saluer l’initiative puisqu’elle est arrivée au bon moment. « Pendant la période de COVID-19, nous avons eu à sillonner la ville pour trouver de l’oxygène afin de prendre en charge nos malades. Maintenant-là, c’est un outil qui aide à avoir une meilleure prise en charge à la clinique Ngaliema », a-t-elle indiqué.
Pour la petite histoire…
Tout était parti du manque criant d’oxygène au moment où la pandémie à COVID-19 était en train de sévir impitoyablement. « Comme nous avons déjà produit de l’oxygène par le passé, STEM DRC s’est allié avec l’Université de Loyola au Congo, pour créer ce projet de production d’oxygène et nous avons trouvé des partenaires dont la Banque mondiale et dans la PDSS », a expliqué l’initiatrice du projet.
Comme première étape, des équipes étaient dépêchées sur le terrain, en vue de faire l’état des lieux de la production d’oxygène « Nos équipes étaient allées à Goma, à Bukavu et à Kinshasa pour avoir le besoin en oxygène. Une fois le besoin connu, nous avons formulé toutes les spécifications techniques du projet et nous avons évalué les moyens de production », a-t-elle indique.
Élément déclencheur
Le projet a commencé à prendre corps, lorsque docteur Linda Mobula, qui travaille à la Banque mondiale, revenait d’une mission à Goma. S’adressant au professeur Sandrine Ngalula, elle lui avait parlé d’un constat : les gens mourraient beaucoup au Nord-Kivu par manque d’oxygène. « Et en parlant, je lui avais dit que j’avais déjà produit de l’oxygène il y a dix ans. Je connais de gens qui ont produit de l’oxygène, donc on peut faire ce projet ensemble. C’est ainsi qu’en octobre 2020, nous nous sommes mis ensemble pour créer ce projet. Et donc aujourd’hui, je suis très content de voir la réalisation qui est là », fait savoir Docteur Sandrine Ngalula, avant de préciser que le projet vise à avoir 8 unités pour la production d’oxygène en RDC.
La production de l’oxygène médical, en effet, n’est pas le premier projet de l’ONG STEM DRC Initiative. L’ONG s’était mise ensemble avec plusieurs autres institutions, pour créer un respirateur made in RDC. « Mais après avoir créé ce respirateur, nous avons vu que l’un des problèmes était qu’on n’avait pas assez d’oxygène », relève Docteur Sandrine Mubenga.
Le choix de la méthode PSA
Entre les deux grandes méthodes utilisées dans le monde aujourd’hui pour la production de l’oxygène, à savoir l’électrolyse qui consiste à prendre de l’eau et la décomposer en air-oxygène, et la méthode dite PSA, permettant d’avoir de l’oxygène à haute concentration de pureté, leur équipe a recommandé la méthode PSA. La méthode de l’électrolyse, Professeur Sandrine Ngalula l’avait déjà expérimentée, dix ans passés, dans ses recherches pour une voiture hybride.
Le choix de la méthode PSA était fait pour les installations semi-industrielles ou commerciales. Du coup, leurs équipes avaient contacté différents fournisseurs dans le monde afin de permettre de produire tous les termes de référence et faire l’appel d’offres pour pouvoir choisir les fournisseurs.
Avec la fabrication de l’oxygène par la méthode PSA, leur équipe avait proposé l’utilisation des filtres, qui sont des éléments importants – question de séparer l’oxygène des autres impuretés. Malheureusement cela n’était pas retenu.
La problématique d’entretien
Toutefois, l’initiatrice de STEM DRC Initiative a relevé l’aspect « entretien », qui manque souvent dans des projets. Du coup, affirme-t-elle, nous avons recommandé que les techniciens qui allaient travailler sur l’unité de production aient une formation. « Nous avons créé des formations en parlant avec les différents responsables d’unités de production afin d’équiper les techniciens de cette connaissance. Parce qu’en cas de panne, il faut qu’un technicien qui est sur place puisse la réparer », fait-elle savoir.
A Bukavu, à l’Hôpital de Panzi, par exemple, chaque fois pour faire venir le technicien d’ailleurs pour la réparation, cela leur coutait 15 000 dollars. Pour Docteur Sandrine Ngalula, il était hors de question de faire venir un technicien de l’étranger chaque fois qu’il y aurait un problème. « Nous ce que nous faisons à STEM DRC Initiative, c’est la promotion des sciences, technologie, ingénierie et maths pour pouvoir promouvoir des solutions locales. Il faut que nous puissions avoir nos propres solutions locales », a-t-elle conclu
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