Énergie : échanges entre les élus du Haut Lomami et les mandataires de la Grâce Gecamines autour de la Centrale thermique de Luena

Les élus du Haut Lomami ont rendu public le rapport des échanges qu’ils ont eu, mardi 1er octobre, avec les mandataires de la Gecamines au sujet de la Centrale thermique de Luena (CTL). Rédevabilité oblige. Députes nationaux, sénateurs et députés provinciaux présents à kinshasa étaient tous là. Du côté Gecamines, il y a eu le PCA albert YUMA, le DG Jacques Kamenga, avec à leurs côtés le DG Lea de la Centrale thermique de Luena (CTL), le Secrétaire Général Maitre Ngele, et Monsieur Kasongo, président de la délégation syndicale. Quelques conseillers au conseil d’administration y étaient également.

Parmi eux, deux invités : professeur Maloba, expert accompagnant les élus et Godefroid Kanku Tshitungu, Représentant en RDC de la société Allemande Evagor,. Les élus voulaient s’informer d’auprès de la Gecamines sur la situation du projet de la centrale thermique de Luena qui risque de tomber à l’eau si la Gecamines ne signe pas la correspondance destinée aux investisseurs Allemands, le projet étant vital pour le Haut Lomami.

Le PCA Albert Yuma a saisi l’occasion pour expliquer que la CTL est totalement une entreprise privée avec 70% de parts pour la Gecamines. Le gouvernement n’a pas de part dans ce projet entré en vigueur depuis 2012. À l’époque, le Président de la République Honoraire, Joseph Kabila qui avait instruit la Gecamines à lancer un projet de production d’énergie pour le Haut Lomami, partant du charbon de Luena, une façon de répondre aux besoins exprimés par les populations du Haut Lomami et aussi une façon pour lui de les remercier pour son élection. C’est avec la société Evagor que la Gecamines a lancé le projet de production d’énergie, à partir du charbon de Luena. La Gecamines avait financé les études de faisabilité pour un montant de 15 millions de dollars et l’étude faite par la société allemande n’a porté que sur la certification de 15 millions de tonnes de charbons sur un potentiel de 80 millions de tonnes de réserve. L’investisseur allemnand a ainsi promis de compléter l’étude sur fonds propre, après remboursement des 15 millions dépensés par la Gecamines pour le lancement du projet. Après multiples tergiversations et rencontres qui n’avaient rien donné, la Gecamines a solicité une contre expertise auprès d une entreprise Britanique qui a démontré que l’étude faite par les Allemands était incomplète et le projet ne pouvait pas être financé, étant donné qu’elle n’est pas bancable. Selon la Gecamines, Evagor est tout simplement un Commissionaire et donc on ne peut pas lui confier le projet CTL. La société a changé 3 fois le montant du projet : initialement prévu pour 660 millions de dollars pour une production de 540 Mégawatts, Evagor a revu le montant au double mais pour la moitié de la capacité de la centrale soit 270 Mégawatt. Dernièrement, après avoir rencontré la nouvelle administration à la Présidence ce montant a été porté a 2,7 millards.
Soucieux de voir ce projet réussir pour le développement du Haut Lomami, le PCA Yuma a invité les élus à accompagner la Gecamines dans la mobilisation auprès du gouvernement central du financement additionnel de 20 millions de dollars pour la finalisation de l’étude. La Gecamines s’est déjà engagée dans la recherche des nouveaux partenaires et deux sont déjà intéressés. Complétant le PCA Yuma , le DG Lea de CTL a affirmé qu à ce jour, le projet a déjà garanti une énergie de qualité, fiable et au coût compétitif à 10 clients. La distribution se fera en îlots c’est-à-dire que le projet va construire sa propre ligne haute tension de 400 KV, partant de Luena à Tenke, puis des lignes moyennes tensions vers Likasi et Kilwezi.

Un long débat a succédé à ces deux exposés et les points suivants ont été évoqués :
1. L assurance de la Gecamines pour la réalisation de ce projet : le PCA Yuma a assuré les élus que ce projet est incontournable pour le bien-être des populations du Haut Lomami et pour la Gecamines elle-même, parceque l’énergie de l’usine Deziwa devait provenir en grande partie de Luena
2. Le lieu de la construction de l’usine, kolwezi ou Luena : l’usine sera implantée à Luena car actuellement les usines de transformation sont construites là où on produit la matière première, sinon le transport augmenterait inutilement le coût de la production.
3. La distribution du courant dans le Haut Lomami : 10% de l’énergie est réservée à la vocation sociale et le courant sera amené jusqu à Kamina et les environs. Aussi ce projet pourra desservir le projet Étain – Cassiterite que la Gecamines prévoit dans le Haut Lomami.
4. Les négociations ont eu lieu uniquement avec les Allemands et pas avec l’Union européenne.
5. La maîtrise de la technologie du charbon entre les Allemands et les Chinois : il a été démontré que si les Allemands maîtrisent la technologie en Europe, les Chinois sont aussi très avancés dans le domaine et possèdent actuellement les meilleures et grandes usines de charbon avec une technologie très avancée avec un très faible impact environnemental
6. Possibilité de poursuite judiciaire de la Gecamines par les Allemands en cas de rupture de contrat : c’est plutôt le contraire parce que la Gecamines a investi 15 millions qui devaient être remboursés par Evagor et en plus la lettre de garantie du financement par la banque Allemande n’est jamais arrivée .

Au finish, les deux parties se sont mises d’accord pour la poursuite de la réalisation du projet CTL et que le gouvernement devra débloquer les 20 millions de dollars pour compléter l’étude. La Gecamines devra aussi accélérer le processus de sélection d’un partenaire fiable pour ce projet.
Une cellule a été mise sur pied par les élus du Haut Lomami pour garder le contact avec la Gecamines et poursuivre les démarches auprès du gouvernement central .